lundi 19 juin étape 6, St Florent- l'Île Rousse
Nous partons à 8h30 pour une étape de 100km et 1400m de dénivelé. Temps superbe, température 27°C, les deux handicapés nous accompagnent sur le vélo.
Notre circuit commence par une longue et magnifique montée de 20km, peu pentue, idéale pour un échauffement. Nous nous éloignons de St Florent que nous apercevons au loin et tout en bas. Nous atteignons le sommet du col de Vezzu sur un long faux plat qui borde le désert des Agriates, paysage minéral très particulier.
Nous traversons ensuite la Balagne par une petite route confidentielle, superbe et enchanteresse, poursuivis par l'odeur omniprésente du maquis : rien de mieux pour déboucher les voies respiratoires. Cette route nous conduit au col de Novella, magnifique montée. Nous traversons le village éponyme en zigzagant au milieu d'un troupeau de vache : Bébert a été très impressionné par un jeune taurillon qui voulait le suivre...
La gare de Novella est surprenante, perchée à 600m d'altitude : la voie ferrée serpente à flanc de montagne, probablement jusqu'à Calvi. Un deuxième col nous attend, le col de San Colombano : très ouvert, pas trop pentu, nous nous y regroupons pour le pique-nique.
Bernard fait remarquer qu'il a été suivi par un milan royal pendant toute la montée : Jeff a remarqué que le vélo faisait souvent traverser des lézards, peut-être ce qu'attend le rapace ?
Bernard pense beaucoup sur le vélo. Voici sa pensée du jour : Si Jeff devait porter les kilo-octets de toutes les photos qu'il prend, le moteur du vélo ne suffirait pas à le tirer !
Patoche a insisté auprès de Pascal pour étoffer un peu l'itinéraire du jour : il est passé de 76km à 99. On a peur que Patoche nous ait envoyés dans une galère, mais, surprise, la rallonge depuis
Belgodère s'avère être une petite route magnifique, en balcon au dessus de multiples petits villages que nous côtoyons. Grand merci à Patoche.
Nous terminons notre journée par une dernière petite côte avant de plonger sur l'Île Rousse.
Etat des troupes : Les deux handicapés (Bernard dixit) ont très bien roulé, plus de 1000m de
dénivelé pour Bernard, un record ! La santé du groupe des 9 est excellente.
le tableau rend beaucoup mieux que la photo. La vue actuelle de l'île Rousse est un peu décevante, encombrée d'éléments superflus
mardi 20 juin étape 7 L'Ile Rousse-Porto
La météo nous annonce pour aujourd'hui un coup de Sirocco, cadeau de nos voisins Africains. Ca signifie en clair du vent du sud, de la chaleur de 40°C, et un ciel voilé par les particules de sable. On a pas vu le sable du désert se déposer sur nos vélos, mais les autres ingrédients étaient bien présents.
Après une longue montée de 15km jusqu'au col de Salvi, nous débouchons sur un plateau d 'altitude sauvage qui domine la baie de Calvi. Superbe coin où nous rencontrons des randonneurs croisés du côté de Bonifacio et un groupe de motards cyclos sympas.
Nous attendons Pascal qui conduit le bus, et qui a dû retourner à l'Île Rousse récupérer le sac de linge sale d'un de nos compagnons dont je tairais le nom.
Nous contournons longuement la plaine de Calvi pour éviter une route réputée en mauvais état,
nous l'abandonnons du côté de Moncale par un col court mais sévère dont je tairais également le nom. Jeff en profite pour crever, deux fois : quand la poisse vous tient...
Pause pique-nique à Galeria sous l'unique bosquet du coin, il fait déjà très chaud. Nous répartons pour la longue traversée qui nous fera quitter la Balagne par le col de Palmarella, puis nous faisons une pause au col de la Croix. Nous sommes assoiffés, le thermomètre oscille entre 35 et 40 °C, le bar est bienvenu. La vue sur le golfe de Girolata est superbe..
Nous entamons la longue corniche en direction de Porto, parsemée de points de vue somptueux.
A Porto nous décidons de monter voir les Calanches de Piana : 8km d'un belle côte mais l'effort en vaut la peine. Malheureusement le soleil voilé gâche un peu le magnifique spectacle des miracles de l'érosion.
Le dossier du jour : les ralentisseurs (ou gendarmes couchés)
Je n'ai jamais vu autant d'obstacles dérangeant sur la route, la Corse doit battre le record de France ! Le moindre petit village en possède trois, et un excellent revêtement se transforme soudain en un calvaire pour le séant des cyclos. Le problème c'est que 95% d'entre eux ne sont pas aux normes. A chaque passage nous recevons une bonne décharge dans les bras, malgré une vitesse réduite à 10km/h. Et c'est sans compter sur les multiples obstacles qui parsèment les routes : tranchée transversales mal rebouchées, bouches d 'égout, plaques télécom etc.. Le parcours en ambulance doit être douloureux pour les blessés !
mercredi 21 juin Etape 8 Porto-Ajaccio
Dernière étape de notre tour puisque nous retournons à notre point de départ. Encore une journée marquée par une chaleur excessive, souvent au delà de 40°C. A 8h30 il fait déjà 30°C.
Direction Evisa puis le col de Sevi. Très longue montée de 28km jusqu'au col, pas trop pentue à part quelques courts passages. Le paysage est superbe, particulièrement quand nous dominons les gorges de Spelunca.
La descente du col est rapide, nous l'interrompons au niveau de Vico où nous sommes invités à
......la gendarmerie, Patoche y a ses entrées. Bien sympa les gendarmes, ils nous offrent un verre et nous prêtent une table pour pique-niquer.
Il nous reste 12km de descente pour rejoindre Sagone, au bord de la mer où la température chute un peu, seulement 36°C. De belles plages bordent la grande bleue, j'irais bien y tremper les pieds, mais personne n'a l'air partant : il est vrai que le sel ne va pas trop avec la pratique du vélo.
La grimpée du col de San Bastiano est éprouvante : 7km et 6% de moyenne, mais plus de 40°C.
Heureusement, un bar nous attend au sommet. Bernard perd sa clé de batterie en montant et Jeff a la chance de la reconnaître sous ses roues et de la récupérer.
La descente du col est étouffante, la vitesse ne nous rafraîchit pas : le thermomètre affiche 47°C. Ça brûle littéralement. Nous glanons au passage le col de Listincone avant de plonger vers le faubourgs d'Ajaccio. Nous retrouvons le bruit, les embouteillages, et laborieusement le port Tino Rossi où nous attend notre bateau.
Vendredi 23 juin saison 1 épisode 8 suite
Pour réaliser ce compte-rendu, nous profitions à l'étape du partage d'un bon verre de bière ou
d'Orezza, pour échanger nos impressions sur la journée. Chacun a donc participé à cette série.
Fatigué par le long voyage de retour, j'ai oublié hier de mentionner quelques éléments importants qui avaient émergés de nos échanges.
La dernière étape a été l'occasion d'un record de la part de Bernard sur son TAE (tricycle à
assistance électrique). Il a parcouru une distance de 100km avec un dénivelé de 1500m : un grand bravo à lui. Il faut relever la formidable volonté qu'il lui a fallu pour réaliser ce périple avec nous, franchissant tous les nombreux écueils qui se présentaient à lui à longueur de journée. Entre autres les nombreux ralentisseurs qui entravaient notre route, et lui, ne pouvait pas lever les fesses pour limiter le choc.
Bernard nous signale à ce sujet que le village de Cristinacce, au pied du col de Sevi, ne comporte aucun ralentisseur. Un record à signaler au Guiness !
Le mot du Président : C'est avec tristesse que nous quittons la Corse. (NDLR, et sa bière Pietra)
Nous avons tous observé avec quelle application Pascal a géré l'organisation, que ce soit les
parcours, la logistique ou les finances. Un grand merci à lui.
En tant que scribe j'aurai le dernier mot : un grand bravo à toute l'équipe, tout le monde a eu un comportement irréprochable, l'amitié et l'entraide ont été le principal trait de ce séjour.
Un grand merci à tous.
Mon ressenti : j'ai bien aimé ce tour de Corse que j'avais en partie effectué il y a 20 ans. Tout a beaucoup changé: l'état de la plupart des routes est meilleur, la circulation s'est intensifiée, ça se construit partout.
J'ai regretté de ne pas pouvoir visiter certaines villes, on fait trop de kilomètres dans la journée pour faire du cyclotourisme. En contrepartie, on voit beaucoup de paysages. J'ai regretté la faible quantité de fleurs sauvages, il faut venir 3 semaines plus tôt.
JFR
Toutes mes photos sont visible dans cet album
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