dimanche 9 juillet 2017

Pailhères, sous le soleil, exactement

La deuxième journée du BCMF de Limoux (Brevet Cyclo-Montagnard Français) propose deux parcours : le Pays de Sault ou la spéciale Pailhères. Le plateau de Sault m'attire particulièrement, j'y ai des souvenirs vivaces de randonnées d'attelage et de Trec à Belvis chez mon ami Mike. Mais le col de Pailhères, un 2000, m'attire encore plus. La spéciale fait 180km, c'est trop pour moi, surtout avec un col de ce gabarit. Je m'aménage donc l'itinéraire proposé en le raccourcissant à 82km.
Et je joins l'utile à l'agréable : samedi soir je gagne le plateau de Sault en voiture. J'y suis hébergé par Mike, un écossais pur jus (nobody is perfect !), que je connais depuis de nombreuses années et que je rencontre régulièrement dans le monde des chevaux. Il habite à Galinagues, qui sera donc le point de départ de ma boucle.
Je suis reçu comme un ami, chouchouté, par Mike et Françoise. Quand ils me demandent ce que je fais dimanche, je leur dis que je ne sais pas. Je reste un peu émoussé par ma rando de Limoux, et le temps est vraiment incertain. En attendant, un bon plat de pâtes avec une sauce maison amoureusement préparée devrait me remettre sur pied.
Après une nuit de marmotte, je suis debout à 7h, prêt à en découdre avec la montagne. J'ignore encore si je ferai l'aller-retour depuis Pailhères ou bien la boucle initialement prévue. Le temps est gris mais le ciel bleu n'est pas loin, ça va peut-être le faire...

en montant le col des Aychides, Aunat au fond

Direction Aunat puis les gorges de l'Aude en descendant une fabuleuse corniche. Je franchis au passage une succession de cols faciles, "le col" à Galinagues (c'est son nom), le col de Serre à Rodome, col des Aychides à Aunat, col des Clauzels en abordant la corniche vers Fontanès de Sault.

Le pied du col de Pailhères se situe à Usson, sous les ruines du château.


L'accueil est clair, 15km à 8,1% de moyenne : ça me rappelle Hautacam où j'ai pas mal peiné il y a quelques jours.
Bon, c'est parti ! La route est plaisante, ensoleillée, pentue mais roulante. Le joli village de Rouze, accroché sur son versant, surplombant la Bruyante, m'accueille après quelques kilomètres, puis celui de Mijanès, un peu plus haut. Il reste 10kms à grimper.
Je suis dépassé par un cyclo équipé d'un gravel bike, il vient de Font Romeu. On discute un bon moment et les kilomètres passent.
Km25, j'atteins la station de Mijanès, évidemment déserte à cette saison. Là commence une succession de lacets, virages pentus mais intercalaires reposants (comprendre 8%). Je prends rapidement de l'altitude et au passage du col des Trabesses, on est à 1915m.
Le brouillard s'invite sur les hauteurs et je roule le dernier kilomètre avec une visibilité restreinte.

2001m, ça y est, c'est le col. Finalement je me sens très bien et décide de poursuivre ma boucle vers le col de Chioula.


vue ouest du col de Pailhères

La descente vers Ascou est rapide, un vent soutenu me refroidit un peu. La route vient d'être refaite (peut-être un projet de tour ?) et je me lâche dans la pente.
La tournée vers le col de Chioula marque la fin de la descente. Le panneau annonce une montée de 5,7km avec un pourcentage moyen de 5,6%. Je me rejouis de cette apparente facilité, mais au fur et à mesure de la montée, je vois afficher des pentes qui restent au-delà de 7.5% et je peine un peu sur la fin.
Vérification faite, le col fait 7 km et 7% de moyenne.


Je considère ce point comme la fin des difficultés, les autres cols que je franchirai sont soit en descente, soit en légère remontée.
Je passerai ainsi successivement le col d'en Ferret, le col de Marmare, le col des 7 frères à Camurac.

village de Montaillou vu du col des 7 frères

A Belcaire, je retrouve des lieux connus du plateau de Sault. Encore un petit col glané à Espezel, le col des Rives, avant de plonger dans les gorges du Rebenty.
La dernière côte m'effraie un peu, 2.5km pour rejoindre Galinagues, dont un premier à plus de 10%. Tout à gauche, ça passe et j'arrive au terme de ma boucle, après 82km et 2150m de dénivelé.
Pas moins de 11 cols franchis aujourd'hui, ça va étoffer ma liste !

Je retrouve mes amis après 6h de selle. Ils m'ont gardé au chaud un bon petit repas et un sympathique moment de convivialité. Merci à eux.
Mes objectifs de cette cyclomontagnarde ont été atteints mieux que je l'imaginais, le temps a été de la partie, et je reste étonné de la faculté de récupération de l'être humain.
Un week-end donc de presque 200km et plus de 4000m de dénivelé.



samedi 8 juillet 2017

Cyclomontagnarde de Limoux

Je l'avais notée depuis longtemps, j'avais envie de randonner dans cette région attirante du Limouxin. Malgré un temps annoncé plus qu'incertain, j'étais présent à l'inscription dès 8h30, un peu tard à mon avis.
La cyclomontagnarde propose deux circuits, un pour le samedi, "la haute vallée", 111km et presque 2000m de dénivelé, un pour le dimanche, "le plateau de Sault", 120km et 1900m de dénivelé. En option, un "Spécial Pailhères" propose une boucle de 180km par le col de Pailhères et le col de Chioula.

Départ donc pour la haute vallée, direction Alet les bains par la grande et roulante route de Quillan. Ce sont les seuls 10km de plat que nous emprunterons dans la journée.
Et là le mur commence ! mes compagnons m'avertissent : tout à gauche. La route des crêtes nous conduit à St Salvayre par un chemin confidentiel et qui se mérite : 7km de côte à 9.5% de moyenne!
La vue serait superbe sous le soleil, mais il reste voilé et le panorama s'en ressent.

en descendant sur Arques

Nous resterons sur les hauteurs, alternant montée et descente, dans les forêts épaisses ou au milieu des prés, jusqu'au col de Valmigères (705m).
Une longue et belle descente nous dépose à la jolie bastide de Arques, avec son superbe château du moyen âge.


Un long faux-plat descendant nous conduit à Couiza, dans la vallée de l'Aude. Nous espérions là le ravitaillement, mais il faut se le gagner en grimpant les 5km vers Rennes le Château. Il fait chaud, plus de 30°C, nous n'avons parcouru que 50km avec déjà 1100m de dénivelé dans les jambes, et le ravito est vraiment le bienvenu. Il me reste encore suffisamment de lucidité pour prendre possession du paysage, un peu frustré de ne pas pouvoir visiter ce lieu mythique. Et déçu par le manque de lumière...
J'y retrouve avec plaisir ma copine Nadou  la chinoise (nous avons fait le voyage à Pékin ensemble en 2014).

Rennes le Château

C'est reparti pour un long périple usant vers Bugarach, haut lieu symbolique des fêlés de la fin du monde.
Je me sens un peu fatigué et j'apprécie moins le paysage noyé dans la grisaille.

Le pech de Bugarach

Une très longue traversée au pied du Pic mystique, sur une petite route peu roulante, nous amène au voisinage du col des Escudiès.
Nous franchissons le col de Larjalat (540m) près de St Just, où une fontaine rafraîchissante nous permet de refaire le plein, et plongeons vers le deuxième ravitaillement d'Esperaza au km92. Nous avons grimpé déjà 1700m.



Pour rejoindre notre base, il nous reste une dernière difficulté à franchir : un col sans nom mais pas sans difficulté, situé au-dessus de Conilhac de la Montagne. Une petite averse légère est bienvenue pour refroidir un peu le moteur, je ne prends pas la peine de me couvrir. 8km de montée, superbe au milieu des vignes, un dernier kilomètre redoutable à 10%. Je vais l'appeler col de Mouscaillo (500m). Nous sommes exactement au 100eme kilomètre.
La descente sur Limoux est superbe, la vue sur le village de Roquetaillade est un régal.


Je retrouve l’accueil de la rando après 7h de selle, 111km, 1975m de dénivelé.

Un peu déçu par l'organisation au départ et à l'arrivée, mais rien à dire sur le fléchage, sommaire mais suffisant, et sur les ravitaillements variés (mais chers!). Étonné aussi par le nombre d'inscrits relativement modeste : 300.

Le circuit :


mercredi 5 juillet 2017

Hautacam

Superbe journée en vue, 35°C annoncés, il faut partir de bonne heure.
A 8h sur le vélo, nous démarrons de la gare de Lugagnan pour rejoindre le pied du Hautacam. Il fait bon car nous roulons à l'ombre : 19-20°C.
Après un échauffement un peu bref, nous voici à pied d'oeuvre : on se débarrasse de tout ce qui peut gêner le refroidissement du moteur, et c'est parti pour une rude grimpée de 14,5km avec un pourcentage moyen de 8% et un denivelé de 1300m.
Si les 10 premiers kilomètres sont escaladés sans trop de problème, en admirant le panorama sur la vallée d'Argelès toujours superbe, les derniers sont plus dur à avaler : nous sommes émoussés et la pente nous gratifie de pourcentages à deux chiffres interminables.

 à 2kms du sommet, un superbe balcon qui se mérite...

la montagne, pour nous, c'est aussi ça

Enfin c'est le parking, terme de la montée officielle. Remarque de Jacky à l'arrivée : "la putaraille !". Chacun exprime la même opinion : on a bien mieux grimpé l'Izoard et le Galibier que Hautacam. Effectivement tout le petit groupe a l'air vanné.
Peu de candidats pour terminer la grimpette jusqu'au col de Tramassel, 1,5km plus haut, j'irai donc seul, mais il fallait tout !
Nous redescendons vers midi dans la vallée surchauffée, et nous avons la surprise de voir des cyclos qui entament l'escalade: des fous par ce cagnard!