Après le col, une rapide descente nous amène à Arraba, pied du Passo Pordoï, un met de choix, belle route de 10km avec 650m de dénivelé : pente moyenne 7%. Chacun monte à sa main et nous prenons plaisir à admirer les falaises imposantes sur notre droite et essayer de voir les marmottes dont nous entendons les sifflements.
Au Passo Pordoï, c'est la folie : des voitures garées dans tous les sens, un rallye de Porche bruyant et peu discret, des moteurs qui hurlent de tous côtés, des motos pétaradantes qui nous auront perturbés pendant la montée. Je m'échappe vite pour prendre quelques photos, la stèle Fausto Coppi prise d'assaut, et les versants du col qui offrent un paysage somptueux. Il ne fait pas très chaud, nous sommes à 2200m, quelques nuages et le vent participent à l'impression de froid.
Nous plongeons dans la descente sur un enrobé couturé de rustines gênantes, pour prendre à mi-descente la direction du Passo Sella. Belle montée agrippée au pied de l'imposante falaise des pitons dolomitiques. L'arrivée au col est somptueuse : une triple aiguille se dresse devant nous, époustouflant. Nous profiterons longtemps de ce décor, c'est l'heure du casse-croûte.
Nous dominons le Val Gardena et admirons en descendant le site de la fameuse station de ski de Val Gardena. Nous y pénétrons par la route qui mène au Passo Gardena. Abstraction faite des travaux routiers nombreux, c'est un coin magnifique, et ce petit col est vraiment agréable.
Il nous reste la longue descente qui nous ramène à la civilisation urbaine et à notre hôtel.
Je pense que chacun gardera en mémoire ces images merveilleuses dont nous avons été gavés tout au long de la journée.
Rude journée mais superbe journée, température agréable et soleil assez présent.
Nous descendons le val de Badia jusqu'à San Martino où nous bifurquons vers l'ouest pour attaquer la très longue montée du Passo delle Erbe. La pente est tout de suite sévère, et atteint 15% au abord du chateau-musée de San Martino.
La route est très belle, elle serpente au milieu des prairies et des bois de sapins. Nous atteignons le Passo dal Ermo au niveau de Miri avant de plonger vers Antermoia. La pente devient très soutenue, et le restera jusqu'au col : moyenne de la pente sur 7km, 11%. Tout le monde est à la ramasse, et l'arrivée au Passo delle Erbe est une délivrance.
La descente, d'abord de mauvaise qualité, s'améliore pour nous offrir des paysage somptueux.
Pique-nique en bas de la descente, avant d'attaquer un morceau de choix qui fera des ravages dans le peloton: une montée de plusieurs kilomètres avec des pourcentages déments. La contrepartie, une vue superbe sur la vallée qui conduit au Brenner, vers l'Autriche. Nous la suivrons sur les crêtes et bénéficierons de ce spectacle sans cesse renouvelé.
Nous rejoignons la grand route de Val Gardena peu après San Pietro et retrouvons les joies de la civilisation: beaucoup de bruit et de circulation. Il nous faut remonter cette vallée très touristique, heureusement une piste cyclable vient nous isoler de la circulation. Nous retrouvons la route du Passo Gardena peu après Selva Gardena. Nous l'avons déjà parcourue hier, et chacun jette ses dernières forces jusqu'à l'arrivée au col.
Le retour en descente n'est qu'une formalité. Nous sommes cuits ! nous avons roulé 108km et grimpé 3000m de dénivelé.
Grand beau temps ce matin, température 18°C au départ. Nous allons en prendre plein les mirettes. Nous rejoignons le départ de la randonnée en voiture, à Cortina d'Ampezzo, grosse ville touristique réputée pour ses sports d'hiver, elle a organisé les JO en 1956. Le cadre est superbe.
Une fois les vélos déchargés nous nous élançons sur notre boucle qui nous conduit au belvédère des 3 cimes, après une montée de 25km. Ça monte fort dès le début et nous passons après 10km le Passo de Tre Croci où la vue sur le massif dolomitique est déjà intéressante.
Le cheminement jusqu'au pied des 3 cimes commence par une longue descente, encombrée de voitures sur les bas côtés, sans doute des randonneurs..
Il se poursuit par un long faux plat jusqu'au lac de Misurina où nous sacrifions au casse-croûte.
Il nous reste 7km pour atteindre le sommet, et ce sont les plus durs. Un premier kilomètre à 15% de moyenne nous met dans l'ambiance immédiatement. Nous arrivons à un péage où les voitures font la queue pour pouvoir monter. Un km de petite descente nous dépose au pied du mur terminal. Les 4,5 derniers kilomètres seront terribles : même mon assistance électrique me suffit tout juste. Nous tournons à 14 à 15%. Je plains les musculaires !
Enfin le sommet : je suis un peu déçu du spectacle, en fait de 3 cimes, il n'y en a que 2 de visibles.
Les arrivées des Bleuets s'échelonnent pendant un bon moment, heureusement la température est clémente et nous n'avons pas froid. Après un bon casse-croûte et s'être rassasiés du spectacle, nous nous élançons dans la descente pour un long retour vers nos voitures.
Nous avons parcouru 55 km et escaladé 1500m de dénivelé.
Jeudi 20 juin
Journée de transition, le temps transite vers l'orage, le circuit transite vers le plus facile et les cyclos aspirent à des pourcentages plus accessibles.
Départ vers le sud en direction de Corvara où nous allons grimper le Passo Campolongo déjà cité. Pas de regret, c'est une montée plaisante dans tous les sens du terme. Descente vers Arraba puis direction plein est sur une magnifique route en balcon au dessus de la vallée de Livinallogo del col di Lana. Faux plat descendant agréable, sous l'œil froid mais bienveillant du glacier de la Marmolada (celui qui s'est effondré il y a 2 ans).
le glacier de la Marmolada
A Andraz débute la montée du col de Falzarego : 10km avec une pente raisonnable, qui nous change de la veille. Belle route, montée régulière, mais peu de vue et peu de circulation. J'aperçois sur le bas-côté trois fleurs inhabituelles en montagne, des fritillaires: pas la possibilité de m'arrêter, je me dis que j'en verrai plus loin pour les photographier. Je passe donc le reste de la montée à scruter les bordures, et je ne vois plus le temps passer, je ne pense plus à l'effort. Je me retrouve au Passo Falzarego sans fatigue et sans avoir trouvé mes fritillaires.
Nous retrouvons au col la cohue habituelle, voitures, motos, pétarades. Il reste un km pour accéder au Passo Valparola où tout le monde se regroupe pour casser la croûte.
Curieux paysage, on dirait un Lapiaz comme on trouve dans les Pyrénées, du côté du pic d'Anie
Il nous reste 17 km de descente rapide pour retrouver notre hôtel. Ce fut une belle balade, un peu gâtée par un temps très brumeux mais doux, >20°C.
Nous avons parcouru 57km avec un dénivelé de 1400m
Vendredi 21 juin
5 cols à +de 2000m La brume est dense dès le matin, le soleil pointe timidement un rayon ici ou là, la journée pourrait bien être compliquée par des orages. Nous partons à 8h30 pour une rude journée de 104km et 3000m de dénivelé. La troupe a minci un peu, ça se bouscule pour conduire les véhicules d'accompagnement. Notre rando commence par le magnifique Passo Gardena (2121m) que nous avons escaladé par l'autre côté. Ce versant est bien plus esthétique et très agréable à monter.
Regroupement général au col, notre chauffeur Patoche, toujours attentionné, nous a acheté des fruits. Ça fait du bien. La descente est vite avalée et nous abordons le deuxième col, le Passo Sella (2244m) que nous avons grimpé de l'autre côté. Très belle route, pente raisonnable. Un grand nombre d'inconscients Suisses ou Allemands, voire Italiens, à bord de voiture de luxe Porsche ou Mazerati, prennent la route pour un circuit d'entrainement et ne tiennent pas beaucoup compte des pauvres cyclistes que nous sommes. Et je ne parle pas des motos ! Heureusement quelques bandes cyclables se présentent parcimonieusement. Un vent violent nous attend au sommet mais ne nous empêche pas de profiter du point de vue.
La descente est longue jusqu'à Canazei, pied du Passo Fedaia (2057m), et la circulation est dense. Le groupe s'arrête pour le repas de midi, Jeff préfère monter le col. Quelques gouttes de pluie refroidissent certains qui préfèrent monter le col en voiture : Hou !!
On se retrouve au col, il ne pleut pas et le vent est calme. La vue sur le glacier de la Marmolada est grandiose : il reste encore beaucoup de neige sur cette face nord à 3300m.
La descente est longue jusqu'à Caprile, le début surtout avec des pentes impressionnantes de 15% sur 5km. Puis nous remontons pour une interminable ascension de 21km vers le col de Falzarego (2105m) que nous avons déjà gravi hier. La pluie nous surprend pendant la montée, heureusement légère et pas gênante. Les cyclos commencent à tirer la langue. Enfin le col et un km plus loin, son voisin le Valparola 2197m, qui se trouve être le cinquième 2000 de la journée.
Le temps maussade ne nous incite pas à flemmarder et nous plongeons dans la descente rapide et mouillée pour retrouver nos pénates. Malgré une atmosphère voilée, due en partie aux particules de sable venant d'on ne sait où, et qui ont laissé des traces sur nos destriers, nous avons profité au maximum de cette rude et magnifique journée.
Demain petit parcours et après demain retour au bercail.
Un petit mot sur notre hôtel : c'est une superbe demeure, manifestement ancienne mais bien rénovée, un ancien relais de poste. D'où son nom, Ustaria Posta.
Chambres récentes et bien équipées, service irréprochable. Le personnel est très aimable et à l'écoute, mais il ne parle pas français (à part une jeune serveuse qui se débrouille). Ici on parle Ladine, un dialecte Austro-Italien, Autrichien, Allemand et Anglais. C'est vrai qu'on a pas vu beaucoup de Français. Les repas sont copieux et bien préparés.
Samedi 22 juin
Dolomites dernière, dernière mais somptueuse balade dans une vallée isolée et enchanteresse. Ce matin il fait frais, 14°C, mais le soleil occupe un ciel tout bleu. Après une descente fastidieuse dans la vallée de l'Alta Badia, nous pénétrons dans cette vallée sauvage de San Vigilio de Marebbe, puis une petite route de montagne mais toute droite nous conduit au refuge de Pederu. Elle traverse un paysage superbe, alternant prairies et bois de sapins, le tout enserré dans une étroite vallée dominées par les falaises dolomitiques.
Nous passons un bon moment à admirer le paysage du cirque qui s'offre à nous. Il y a un peu de monde, des cyclotouristes, des VTT, des randonneurs. Le refuge nous accueille avec un pot apprécié offert par Pascale, puis nous pique-niquons devant le spectacle de la nature.
Vers 13h, les nuages commencent à arriver, l'orage est prévu vers 14h, nous entamons la descente très douce qui nous laisse le temps de remplir nos yeux du charme des lieux.
La remontée vers Badia est aussi fastidieuse qu'à l'aller mais les Bleuets aiment bien rouler rapidement sur ces routes..
Il ne nous reste plus qu'à faire les bagages, charger les vélos, et demain à la première heure nous repartons vers l'Astarac. La soirée fut l'occasion d'un apéritif commun à base de Pro Secco (ou de bière pour les irréductibles). Un bel adieu avec les patrons de l'hôtel, les gentilles serveuses, et un verre de Limoncello fut l'occasion d'échange de bonnes paroles et de remerciements divers.
Le patron et madame, les serveuses et Luc, un des organisateurs du club des Bleuets Mirandais
Ce fut un beau séjour, riche en découvertes, avec un temps idéal pour notre activité. Nous avons profité des routes magnifiques, des cols haut perchés : un bonheur pour les cyclo-montagnards. Une belle réussite, un groupe sympa, pas d'accident. Un grand merci aux organisateurs et aux participants.
PS : on aura parcouru 450km e grimpé 12000m de dénivelé.
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