lundi 21 octobre 2024

Camous-Col d'Aspin-Col de Beyrède

 Impossible de laisser échapper une journée pareille, sans doute la plus belle du mois d'octobre. L'envie de montagne me titillait déjà depuis un moment, ça a été le jour rêvé.

Départ de Camous à 11h avec le sandwich sur le dos, direction Arreau, au pied du col d'Aspin. Comme d'habitude à cette heure, un vent soutenu descend la vallée d'Aure, je l'ai donc dans le nez : ça ne facilite pas l'échauffement que j'envisageais progressif.

5km : j'attaque le col, la température est douce, 18°C et le soleil généreux. Le premier kilomètre est à l'ombre et je me réchauffe dans les premiers 8%. Le soleil réapparait et j'apprécie sa chaleur. Il me reste 10km à monter sur une route magnifiquement lisse, un paysage qui me distrait à chaque instant, les colchiques omniprésentes sur les bas-côtés.

J'espérais une nature parée de ses couleurs d'automne, mais il est encore trop tôt en saison. Je suppose que ce sera le cas plus haut. 

Plus que 5km avant le col. C'est le point de départ des difficultés. Un premier kilomètre à 10% qui m'effraie un peu, mais que je monte tranquillement -tout à gauche- puis les 4 derniers à 8%. Ca monte bien, les jambes sont là. D'autant que je m'arrête régulièrement pour faire des photos : Les hêtres ont revêtu leur tenue d'automne, et c'est un régal  de couleurs. Ajouté à cela le manteau blanc qui couvre les sommets.

Voilà le col : le Pic du Midi me saute à la figure, c'est la première chose que je vois et je m'empresse de l'immortaliser.



Je m'installe confortablement sur la pelouse pour un casse-croûte bien mérité, et j'admire le somptueux paysage qui m'entoure.

J'entame la descente vers Payolle, tranquillement pour profiter de la vue. Après 2km, je bifurque vers le col de Beyrède, une route qui a connu le bitume jadis, il en reste quelques traces. Ca reste un chemin assez roulant, et mes pneus de 42 s'y sentent à leur place.

Après 4km sur ce pensum, voici le col de Beyrède : il est moins dur par ce côté, je n'ai grimpé que 90m pour le rejoindre.



Il ne me reste plus que la longue et raide descente pour regagner mon point de départ. Je l'entame sans excitation, pour profiter des magnifiques couleurs qui encadrent cette petite route. Les premiers kilomètres sont très ouverts, donc ensoleillés. La suite emprunte souvent des sous-bois superbes mais sombres et froids : la température de 21°C au col chute à 16.

A la tournée de Beyrède, je décide de poursuivre vers Jumet que je ne connais pas. Une gaillarde côte de plus de 15% sur 1km m'amène au joli village perdu, pour l'heure en plein chantier de rénovation de la voirie.

Jumet

La descente vers Camous emprunte un chemin discret et pentu qui n'est pas fait pour les vélos de route. 


Ca a été une magnifique balade au cours d'une magnifique journée. Bientôt les Baronnies pour profiter de ces couleurs flamboyantes.




Toutes les photos ICI

mercredi 17 juillet 2024

Montée du Tourmalet sans les voitures

 Enfin sans les voitures, c'est vite dit : en fait seuls les 8 derniers kms étaient exempts de voitures, les flics les arrêtaient à Tournaboup.


Départ donc de la gare de Pierrefitte, avec nos amis de Pavie, deux Mirandais (dont moi) et Jacky le Miélanais. Il fait doux, mais le soleil n'entre pas encore dans les gorges, les premiers kilomètres sont donc un peu triste, et la circulation importante : beaucoup de vélos et beaucoup de voitures.

A la tournée de Chèze, le soleil nous gratifie de ses bienfaits et nous rejoignons Luz St Sauveur d'un train soutenu.

Nous voici à pied d'œuvre, plus que 18km de grimpette et 1400m de dénivelé. Chacun prend son rythme, et c'est parti : nous ne sommes pas seuls, une nuée de cyclos nous entoure, ça nous double et nous doublons les moins rapides. La pente est raisonnable sur ces huit premiers kilomètres jusqu'à Barèges et je prend plaisir à parcourir cette vallée du Bastan.

Traversée de Barèges

A Barèges la pente s'accentue brutalement pour devenir carrément raide à la sortie du village. On courbe l'échine et on mouline pour laisser passer la difficulté. Près de Tournaboup, je décide de prendre la voie verte Laurent Fignon. Moins roulante mais plus esthétique, elle nous amène à 4km du sommet où je retrouve la route principale.


 Je retrouve une circulation intense de vélos, j'en ai rencontré un seul sur la voie L.Fignon. Mais c'est sympa de voir l'expansion de ce mode de déplacement.

Les derniers kilomètres sont abordables, agréables à rouler. On voit que les gens commencent à fatiguer, le coup de pédale est plus lourd. Le dernier kilomètre est annoncé à 10% de moyenne mais ça ne se sent pas au début, ça promet pour la fin. Les derniers 300m sont terribles, mon GPS annonce 12 puis 13%. Enfin c'est le col : un monde fou! Je me glisse vers le ravitaillement qui est complètement débordé.

Impossible de prendre une photo de groupe devant la statue du Géant.

La moitié du groupe redescend pour monter en suivant le col de Luz-Ardiden. Les autres entament la descente, longue, rapide, mais un vent violent avec des rafales freine un peu nos ardeurs.

La descente vers Barèges (elle peut aussi se faire à l'envers)

Nous retrouvons la gare de Pierrefitte et un casse-croûte bien mérité autour duquel nous referons la balade de la matinée. Ca restera un beau souvenir.

lundi 24 juin 2024

Voyage cyclo dans les Dolomites avec les Bleuets

Vendredi 14 juin 2024 

Les 9 bleuets partis vendredi soir à 22h de Mirande sont arrivés à Badia ce samedi vers 15h après un voyage éprouvant. Que retenir de ce périple de 1400km ? La partie française jusqu'à Menton a été un peu arrosée. Nous sommes entrés en Italie vers 6h ce matin, au lever du soleil. Temps gris sur les hauteurs mais lumineux sur la mer. Nous avons été impressionnés par la quantité faramineuse d'ouvrages d'art qui ont émaillé tout le parcours du bord de mer: nous passions de viaduc en tunnel sur des centaines de km. La traversée de la plaine du Pô nous a rappelé un peu l'Espagne.

Le plus beau a sans aucun doute été l'arrivée dans le Trentin, dans la vallée du haut Adige, un affluent du Pô. Remarquable paysage, les flancs abrupt de la montagne couverts de vignes et parsemés de villages. La plaine alluviale n'est qu'un immense verger, beaucoup de vigne, pommiers, kiwis etc.. L'étroite gorge qui nous conduit à Badia sera sans doute un problème à vélo, à cause de la circulation. Nous arrivons sous un fin crachin, mais le village semble agréable: à suivre par beau temps.

Dimanche 16 juin

Le temps est magnifique à 7h, 12°C. Après un déjeuner copieux, le groupe décide de partir vers 11h, la météo n'étant pas optimiste pour la suite. Le soleil m'attire et je décide de prendre un petit acompte en m'échappant avec mon vélo. La montagne me tend les bras, je m'élance direct dans la côte qui part de l'hôtel.

Après avoir rejoint le village originel de Alta Badia, je pars musarder sur les petites routes tranquilles qui sillonnent la pente. Les panneaux indicateurs sont peu loquaces, je finis par en trouver un qui annonce un col : hourra ! Je rejoins rapidement le col d'Anvi, sympathique petit col confidentiel, avec une vue magnifique sur la vallée. 


La route disparait à la redescente pour se transformer en piste humide, glissante et très pentue. Les freins travaillent bien et je me retrouve sur une route qui me ramène à l'hôtel. Très jolie petite mise en jambe de 13km avec 500m de dénivelé.

Je retrouve les copains à la base : le beau temps les a incités à avancer le départ et tout le monde se prépare pour la photo initiale et le premier tour dans les Dolomites. Au menu du jour, un petit circuit pour récupérer de la nuit perdue d'hier, la boucle vers Miri et Rina, deux petits villages perchés.


Il fait 18°C et c'est donc correctement couverts que nous entamons le long faux plat descendant de 10km qui nous amène à San Martino en Badia : bonne route mais beaucoup de voitures. La côte de Miri, Passo dal Ermo, petit col de 5km à 9% de moyenne, est agréable, esthétique. La route est malheureusement en travaux et alterne les portions de très bonne qualité et les zones en réfection idéales pour les gravels du groupe.


Bernard a quelques problèmes sur son tricycle couché, heureusement Zorro Lucio est arrivé pour le dépanner. Regroupement au col après le superbe village de Miri. Après une belle descente, nous remontons par une petite route perdue dans les prairies verdoyantes, la vue sur le sud vers le val de Badia est somptueuse. Un long faux plat nous conduit à Rina où nous pique-niquons sur un balcon splendide.


Nous échangeons nos impressions sur le parcours : tout le monde à remarqué les caractéristiques calvaires en bois qui ornent chaque carrefour. Chacun souligne la beauté des paysages qui nous entoure, la majesté des sommets (et ce ne sont que les prémices de ceux que nous devrions voir). La montagne est tristement défigurée par la mort d'une multitude de sapins (parasites, comme chez nous). Le passage du tunnel aux abords de Badia a été une expérience peu agréable pour la plupart d'entre nous.

La redescente est rapide et nous retrouvons la grand-route vers Badia. Encore beaucoup de voitures et de motos. Le retour s'effectue sur un faux-montant, en longeant le torrent tumultueux qui descend la vallée. Les gravels du groupe décident de quitter la route pour suivre un chemin parfois boueux qui retourne à l'hôtel en évitant le tunnel peu agréable d'accès à la ville, au prix d'une sévère et magnifique remontée sur les hauteurs de Badia. La vue qui nous fut proposée valait l'effort consenti.


En résumé, une belle journée que les prévisions météo auraient pu gâcher. Nous avons parcouru 53km avec un dénivelé de 900m.


Lundi 17 juin

GRANDIOSE !!! C'est le mot qui résume les paysages que nous avons vus aujourd'hui. Effarant, la circulation, le bruit, les voitures et les motos. Jamais vu autant de monde dans nos cols Pyrénéens.

Grand beau temps ce matin, 10°C. Nous nous élançons à 9h pour un périple de 70km et 1915m de dénivelé. Les 8 premiers kilomètres sur la nationale 244 sont en faux-plat montant, la route est belle mais la circulation importante. Nous retrouverons un peu de calme à partir de Corvara ou démarre la montée du premier col, le Passo Campolongo, une mise en bouche pas trop difficile et très agréable. Nous circulons au milieu des prairies verdoyantes piquetées d'un multitude de fleurs. 

Corvara

Passo Campolongo (1875m)

Après le col, une rapide descente nous amène à Arraba, pied du Passo Pordoï, un met de choix, belle route de 10km avec 650m de dénivelé : pente moyenne 7%. Chacun monte à sa main et nous prenons plaisir à admirer les falaises imposantes sur notre droite et essayer de voir les marmottes dont nous entendons les sifflements.

Au Passo Pordoï, c'est la folie : des voitures garées dans tous les sens, un rallye de Porche bruyant et peu discret, des moteurs qui hurlent de tous côtés, des motos pétaradantes qui nous auront perturbés pendant la montée. Je m'échappe vite pour prendre quelques photos, la stèle Fausto Coppi prise d'assaut, et les versants du col qui offrent un paysage somptueux. Il ne fait pas très chaud, nous sommes à 2200m, quelques nuages et le vent participent à l'impression de froid.

Passo Pordoï (2239m)

Nous plongeons dans la descente sur un enrobé couturé de rustines gênantes, pour prendre à mi-descente la direction du Passo Sella. Belle montée agrippée au pied de l'imposante falaise des pitons dolomitiques. L'arrivée au col est somptueuse : une triple aiguille se dresse devant nous, époustouflant. Nous profiterons longtemps de ce décor, c'est l'heure du casse-croûte.

Passo Sella (2244m)

Nous dominons le Val Gardena et admirons en descendant le site de la fameuse station de ski de Val Gardena. Nous y pénétrons par la route qui mène au Passo Gardena. Abstraction faite des travaux routiers nombreux, c'est un coin magnifique, et ce petit col est vraiment agréable.

Passo Gardena (2121m)

Il nous reste la longue descente qui nous ramène à la civilisation urbaine et à notre hôtel.

Je pense que chacun gardera en mémoire ces images merveilleuses dont nous avons été gavés tout au long de la journée.

Mardi 18 juin

Rude journée mais superbe journée, température agréable et soleil assez présent.

Nous descendons le val de Badia jusqu'à San Martino où nous bifurquons vers l'ouest pour attaquer la très longue montée du Passo delle Erbe. La pente est tout de suite sévère, et atteint 15% au abord du chateau-musée de San Martino. 


La route est très belle, elle serpente au milieu des prairies et des bois de sapins. Nous atteignons le Passo dal Ermo au niveau de Miri avant de plonger vers Antermoia. La pente devient très soutenue, et le restera jusqu'au col : moyenne de la pente sur 7km, 11%. Tout le monde est à la ramasse, et l'arrivée au Passo delle Erbe est une délivrance.

Passo delle Erbe (1984m)

La descente, d'abord de mauvaise qualité, s'améliore pour nous offrir des paysage somptueux.

Pique-nique en bas de la descente, avant d'attaquer un morceau de choix qui fera des ravages dans le peloton: une montée de plusieurs kilomètres avec des pourcentages déments. La contrepartie, une vue superbe sur la vallée qui conduit au Brenner, vers l'Autriche. Nous la suivrons sur les crêtes et bénéficierons de ce spectacle sans cesse renouvelé.


Nous rejoignons la grand route de Val Gardena peu après San Pietro et retrouvons les joies de la civilisation: beaucoup de bruit et de circulation. Il nous faut remonter cette vallée très touristique, heureusement une piste cyclable vient nous isoler de la circulation. Nous retrouvons la route du Passo Gardena peu après Selva Gardena. Nous l'avons déjà parcourue hier, et chacun jette ses dernières forces jusqu'à l'arrivée au col.

Le retour en descente n'est qu'une formalité. Nous sommes cuits ! nous avons roulé 108km et grimpé 3000m de dénivelé.

Mercredi 19 juin

Les trois cimes du Lavaredo 
Grand beau temps ce matin, température 18°C au départ. Nous allons en prendre plein les mirettes. Nous rejoignons le départ de la randonnée en voiture, à Cortina d'Ampezzo, grosse ville touristique réputée pour ses sports d'hiver, elle a organisé les JO en 1956. Le cadre est superbe.
  Une fois les vélos déchargés nous nous élançons sur notre boucle qui nous conduit au belvédère des 3 cimes, après une montée de 25km. Ça monte fort dès le début et nous passons après 10km le Passo de Tre Croci où la vue sur le massif dolomitique est déjà intéressante.
 

Le cheminement jusqu'au pied des 3 cimes commence par une longue descente, encombrée de voitures sur les bas côtés, sans doute des randonneurs..
Il se poursuit par un long faux plat jusqu'au lac de Misurina où nous sacrifions au casse-croûte.
 

Il nous reste 7km pour atteindre le sommet, et ce sont les plus durs. Un premier kilomètre à 15% de moyenne nous met dans l'ambiance immédiatement. Nous arrivons à un péage où les voitures font la queue pour pouvoir monter. Un km de petite descente nous dépose au pied du mur terminal. Les 4,5 derniers kilomètres seront terribles : même mon assistance électrique me suffit tout juste. Nous tournons à 14 à 15%. Je plains les musculaires !

Enfin le sommet : je suis un peu déçu du spectacle, en fait de 3 cimes, il n'y en a que 2 de visibles.




Les arrivées des Bleuets s'échelonnent pendant un bon moment, heureusement la température est clémente et nous n'avons pas froid. Après un bon casse-croûte et s'être rassasiés du spectacle, nous nous élançons dans la descente pour un long retour vers nos voitures.

Nous avons parcouru 55 km et escaladé 1500m de dénivelé.


 Jeudi 20 juin

Journée de transition, le temps transite vers l'orage, le circuit transite vers le plus facile et les cyclos aspirent à des pourcentages plus accessibles.

Départ vers le sud en direction de Corvara où nous allons grimper le Passo Campolongo déjà cité. Pas de regret, c'est une montée plaisante dans tous les sens du terme. Descente vers Arraba puis direction plein est sur une magnifique route en balcon au dessus de la vallée de Livinallogo del col di Lana. Faux plat descendant agréable, sous l'œil froid mais bienveillant du glacier de la Marmolada (celui qui s'est effondré il y a 2 ans).

Le col Pordoi avec, en arrière plan, la face nord de la Marmolada et son glacier. le glacier de la Marmolada

A Andraz débute la montée du col de Falzarego : 10km avec une pente raisonnable, qui nous change de la veille. Belle route, montée régulière, mais peu de vue et peu de circulation. J'aperçois sur le bas-côté trois fleurs inhabituelles en montagne, des fritillaires: pas la possibilité de m'arrêter, je me dis que j'en verrai plus loin pour les photographier. Je passe donc le reste de la montée à scruter les bordures, et je ne vois plus le temps passer, je ne pense plus à l'effort. Je me retrouve au Passo Falzarego sans fatigue et sans avoir trouvé mes fritillaires. Afficher l'image d'origine 

Nous retrouvons au col la cohue habituelle, voitures, motos, pétarades. Il reste un km pour accéder au Passo Valparola où tout le monde se regroupe pour casser la croûte.



 Curieux paysage, on dirait un Lapiaz comme on trouve dans les Pyrénées, du côté du pic d'Anie


Il nous reste 17 km de descente rapide pour retrouver notre hôtel. Ce fut une belle balade, un peu gâtée par un temps très brumeux mais doux, >20°C. 

Nous avons parcouru 57km avec un dénivelé de 1400m


Vendredi 21 juin 

5 cols à +de 2000m La brume est dense dès le matin, le soleil pointe timidement un rayon ici ou là, la journée pourrait bien être compliquée par des orages. Nous partons à 8h30 pour une rude journée de 104km et 3000m de dénivelé. La troupe a minci un peu, ça se bouscule pour conduire les véhicules d'accompagnement. Notre rando commence par le magnifique Passo Gardena (2121m) que nous avons escaladé par l'autre côté. Ce versant est bien plus esthétique et très agréable à monter.
 
 
Regroupement général au col, notre chauffeur Patoche, toujours attentionné, nous a acheté des fruits. Ça fait du bien. La descente est vite avalée et nous abordons le deuxième col, le Passo Sella (2244m) que nous avons grimpé de l'autre côté. Très belle route, pente raisonnable. Un grand nombre d'inconscients Suisses ou Allemands, voire Italiens, à bord de voiture de luxe Porsche ou Mazerati, prennent la route pour un circuit d'entrainement et ne tiennent pas beaucoup compte des pauvres cyclistes que nous sommes. Et je ne parle pas des motos ! Heureusement quelques bandes cyclables se présentent parcimonieusement. Un vent violent nous attend au sommet mais ne nous empêche pas de profiter du point de vue.
 

La descente est longue jusqu'à Canazei, pied du Passo Fedaia (2057m), et la circulation est dense. Le groupe s'arrête pour le repas de midi, Jeff préfère monter le col. Quelques gouttes de pluie refroidissent certains qui préfèrent monter le col en voiture : Hou !!

On se retrouve au col, il ne pleut pas et le vent est calme. La vue sur le glacier de la Marmolada est grandiose : il reste encore beaucoup de neige sur cette face nord à 3300m. 
 

La descente est longue jusqu'à Caprile, le début surtout avec des pentes impressionnantes de 15% sur 5km. Puis nous remontons pour une interminable ascension de 21km vers le col de Falzarego (2105m) que nous avons déjà gravi hier. La pluie nous surprend pendant la montée, heureusement légère et pas gênante. Les cyclos commencent à tirer la langue. Enfin le col et un km plus loin, son voisin le Valparola 2197m, qui se trouve être le cinquième 2000 de la journée.

Le temps maussade ne nous incite pas à flemmarder et nous plongeons dans la descente rapide et mouillée pour retrouver nos pénates. Malgré une atmosphère voilée, due en partie aux particules de sable venant d'on ne sait où, et qui ont laissé des traces sur nos destriers, nous avons profité au maximum de cette rude et magnifique journée.

Demain petit parcours et après demain retour au bercail.

Un petit mot sur notre hôtel : c'est une superbe demeure, manifestement ancienne mais bien rénovée, un ancien relais de poste. D'où son nom, Ustaria Posta.

Chambres récentes et bien équipées, service irréprochable. Le personnel est très aimable et à l'écoute, mais il ne parle pas français (à part une jeune serveuse qui se débrouille). Ici on parle Ladine, un dialecte Austro-Italien, Autrichien, Allemand et Anglais. C'est vrai qu'on a pas vu beaucoup de Français. Les repas sont copieux et bien préparés.

Samedi 22 juin

Dolomites dernière, dernière mais somptueuse balade dans une vallée isolée et enchanteresse. Ce matin il fait frais, 14°C, mais le soleil occupe un ciel tout bleu. Après une descente fastidieuse dans la vallée de l'Alta Badia, nous pénétrons dans cette vallée sauvage de San Vigilio de Marebbe, puis une petite route de montagne mais toute droite nous conduit au refuge de Pederu. Elle traverse un paysage superbe, alternant prairies et bois de sapins, le tout enserré dans une étroite vallée dominées par les falaises dolomitiques. 

Nous passons un bon moment à admirer le paysage du cirque qui s'offre à nous. Il y a un peu de monde, des cyclotouristes, des VTT, des randonneurs. Le refuge nous accueille avec un pot apprécié offert par Pascale, puis nous pique-niquons devant le spectacle de la nature.


Vers 13h, les nuages commencent à arriver, l'orage est prévu vers 14h, nous entamons la descente très douce qui nous laisse le temps de remplir nos yeux du charme des lieux. 

La remontée vers Badia est aussi fastidieuse qu'à l'aller mais les Bleuets aiment bien rouler rapidement sur ces routes.. 

Il ne nous reste plus qu'à faire les bagages, charger les vélos, et demain à la première heure nous repartons vers l'Astarac. La soirée fut l'occasion d'un apéritif commun à base de Pro Secco (ou de bière pour les irréductibles). Un bel adieu avec les patrons de l'hôtel, les gentilles serveuses, et un verre de Limoncello fut l'occasion d'échange de bonnes paroles et de remerciements divers.

Le patron et madame, les serveuses et Luc, un des organisateurs du club des Bleuets Mirandais

Ce fut un beau séjour, riche en découvertes, avec un temps idéal pour notre activité. Nous avons profité des routes magnifiques, des cols haut perchés : un bonheur pour les cyclo-montagnards. Une belle réussite, un groupe sympa, pas d'accident. Un grand merci aux organisateurs et aux participants.

PS : on aura parcouru 450km e grimpé 12000m de dénivelé.


Toutes les photos sont accessibles ICI : le bouton i donne accès au nom de la photo, donc du lieu. 

mercredi 29 mai 2024

Reconnaissance Transgarona et montée à Canejan

 Ca faisait un moment que j'avais entendu parler de cette extension de la V83 ou via Garona, vers l'Espagne. Aujourd'hui, c'est l'ensemble de la véloroute qui va de Toulouse à l'Espagne qui prend le nom de Transgarona, pour être raccordé à terme à la partie espagnole.

J'ai profité d'un déplacement de ma moitié vers Bossost pour me faire larguer à Chaum afin de reconnaitre cette partie de l'itinéraire vers l'Espagne.

Le cheminement emprunte d'abord la piste cyclable et utilise rapidement la route qui mène à Cierp-Gaud. Joli petit village. Je traverse la Pique qui vient de Luchon pour rejoindre la vallée de la Garonne via Marignac, que l'on contourne par une tranquille petite route. Balisage correct.

La traversée de St Béat est inhabituelle : au lieu de passer par l'ennuyeuse rue centrale, nous traversons le village par de petites ruelles où les voitures passent à peine. L'itinéraire chemine ensuite au ras de la montagne, en bordure de la plaine et loin de la grand route. Très pittoresque et souvent bosselé.

Au lieu-dit Pouch Bir, le chemin se redresse brutalement : une pente de plus de 20% sur un revêtement pavé de morceaux de shiste, irrégulier et très difficile à rouler. J'ai dû mettre le pied à terre deux fois.

Le parcours est superbe, ombragé. Il rejoint la route sur quelques hectomètres, avant de longer le canal hydroélectrique qui capte l'eau de la Garonne. Peu après le niveau de Fos, il reprend son aspect sauvage et joueur pour rejoindre le barrage de captage du fleuve.

Je profite de la tranquillité du lieu pour m'offrir un petit casse-croûte.



Je poursuit cette magnifique voie cyclable jusqu'à la frontière espagnole qui n'est pas loin. Elle est marquée par un panneau qui explique l'histoire de la Garonne



Le revêtement du chemin change côté espagnol : on passe du goudron au béton, une bande large d'un mètre. Et chose rare en France mais courante en Espagne, car les espagnols ne font pas les choses à moitié, je rencontre dans les endroits les plus pentus de la montagne, des passerelles métalliques pour les vélos.


La piste s'arrête peu après le Pont du Roi et rejoint la grand route, heureusement accompagnée d'une large bande cyclable. Au village de Pontaut, un nom bien français, je décide de grimper au joli village suspendu de Canejan. Il y a longtemps qu'il m'attire, magnifiquement perché sur les hauteurs de la vallée.

La montée est raide sur les 3 premiers kilomètres, puis s'attenue ensuite jusqu'au sommet.

Canejan

Le village est superbe, la vue est somptueuse. Je circule à vélo ou a pied dans les petites ruelles escarpées, souvent avec des escaliers.





La descente plaisante me ramène sur la route principale, et je rejoins le centre commercial Boya à 3km par une petite route tranquille.

Petite balade de 41km et 730m de dénivelé qui m'a permis de sortir des chemins battus et de voir ce village qui me nargue depuis longtemps.